mercredi 23 mai 2012

17. Road trip dans le grand Nord.

Période : Janvier 2006
Situation sentimentale : 1 amoureuse et 1 fille à Paris, trèèèès amoureux.
Localisation géographique : Road trip aller-retour de la cambrousse Morbihannaise (56) jusqu’à Villeneuve d’Asq (59), en passant par Paname.
Situation professionnelle : Juste le RMI pour vivre, 4ème et dernier entretien chez B*nduelle.

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Après avoir cherché du travail pendant 6 mois (tout pile), me voilà - semblait-il - arrivé au bout de mon périple. En même temps, rentrer chez B*nduelle, c’était un peu comme essayer de s’évader de Fort Knox (à l’envers, s’entend), il fallait quand même une bonne dose de motivation. C’est pas comme si non plus le sort du monde dépendait des gens de cette boîte, c’était un peu fou ce process de recrutement... Quoi qu’il en soit, à bien y réfléchir, il me faisait bien rire l’autre con avec son fouet et son chapeau à chercher l’arche d’alliance perdue, le temple maudit perdu, la dernière croisade perdue et le royaume du crâne de cristal perdu… des missions de tafiole tout ça ! Comme de par hasard il avait jamais essayé de rentrer chez B*nduelle, et ben, moi, messieurs dames, je l’ai tenté ! (tiens, prends toi ça dans tes dents Indy !).

Bon, en même temps, il était temps que ce périple se termine parce que j’étais à deux doigts de perdre pied (ah ah, aventurier et trublion, que de cordes à mon arc !) : après avoir commencé par faire le couillon dans des bars en défiant les convives à des jeux de force, types bras de fer (pour lesquels je perdais systématiquement comme une vieille merde rapport à ma carrure pas du tout impressionnante (il est à noter que mon air buriné et mystérieux ne m’aide jamais beaucoup dans ces situations)), je m’étais lancé à corps perdu dans la recherche de petits boulots alimentaires : doublure de momies, petits rôles de grand brûlés dans des doublures de séries Z, écorcheur de morses, éleveur de bousiers, mesureur de grosses et de moyennes boîtes…J’en passe et des meilleurs… Toujours est-il que je n’avais jamais réussi à me stabiliser.

Puis vint l’opportunité « B*nduelle », comme un signe divin et lumineux perçant la pénombre et dissipant les brumes de ce qu’il est désormais convenu d’appeler le désert professionnel morbihannais (woah, trop cool, je deviens poète ! Encore une corde supplémentaire à mon arc – il va définitivement falloir que je me rachète un arc plus grand). En même temps, c’était une opportunité dans le Finistère, mais c’est un détail…

A ce stade, j’avais donc déjà rencontré quatre personnes de chez B*nduelle Traiteur (sur deux RDV), fait 3 heures de tests de logique/d’intelligence/de personnalité et eu un entretien d’1h30 avec un consultant « ès profil ». Autant dire qu’on était plus que trois. Après j’ai su qu’on était plus que deux et que j’avais RDV avec une meuf de chez B*nduelle groupe à Villeneuve d’Ascq (siège du groupe) le 23 Janvier à 14h.

Avant toute chose, laissez moi savourer en votre compagnie une nouvelle pas banale entendue à la radio le 23 Janvier (le sort s’acharne contre moi ou je ne m’y connais pas) : cette date était statistiquement (c’était validé par un grand ponte américain, autant dire que c’était forcément vrai) le jour le plus déprimant de l’année. Bah ça, pour une chance, j’étais verni ! Il semblerait que ça s’explique par l’éloignement des fêtes, la nouvelle année qui commence, l’hiver qui s‘installe, etc, etc… Donc je me dis : « c’est bien ma veine, ce satané destin fait encore des siennes ». Et après je me suis ressaisis (quand même) et je me suis dis qu’on était plus que deux, que c’était les 10 mois de ma fille et que j’allais voir mes deux amours le soir même, alors what the fuck la malédiction du 23 Janvier (sorte de dérivé de la méthode Coué).

Bien m’en a pris. Après avoir fait 700 bornes en voiture/métro/train/métro/pieds/trottinette/rollers/rampage, me voilà au siège de B*nduelle à Villeneuve d’Ascq. Le temps était froid, mais sec et le blizzard du Nord fouettait mon visage buriné par ces 6 derniers mois de soleil breton. Je me sentais bizarrement détendu et joyeux et serein (et oui, tout ça). Whatever happens, je n’aurais pas à rougir. Après, j’ai rencontré la gentille Madame de chez B*nduelle DRH et ça c’est très bien passé (ma blague « c’est l’histoire d’une pute… » fonctionne décidément en toutes circonstances). J’ai appris qu’en fait, elle ne recevait que moi, « juste pour valider si j’étais bien corporate » (comprenne qui pourra)… Donc la Directrice Marketing qui m’a dit qu’on était plus que deux m’avait menti (la coquine). Bref, ça sentait sacrément bon. Alors maintenant, je croisais mes doigts et mes doigts de pieds très fort pour avoir une ch’tite confirmation écrite (ou même orale) de tout ça, mais ça sentait moins le sapin qu’à une époque. Ahhhhhhhhhhhh je voulais ce poste. C’était trop bon.

Bilan des courses : 1400 bornes sur deux jours, et le soir je voyais ma fille et mon amoureuse sur Paname. Elle avait 10 mois et quatre dents (ma fille). Les bébés normaux y font plutôt leurs 4 dents du milieu d’abord (2 en haut et 2 en bas), et y ressemblent à des castors ; Bah non, la mienne, elle voulait faire aventurier, comme son papa, alors elle a fait pousser ses deux dents du milieu en bas, mais par contre en haut, elle a préféré commencer par ses 2 canines. On aurait dit un mini-vampire - je faisais gaffe à mes jugulaires du coup). Sinon j’étais tellement amoureux de mon amoureuse que s’en était surnaturel. Je nageais en plein bonheur (le dos crawlé, c’est comme ça qu’on nage quand on est mystérieux et buriné pasque la brasse, même papillon, ça l’fait pas du tout).

Et histoire de faire mentir les statistiques, j’ai eu une confirmation officielle de B*nduelle pour le poste le soir même. Yahouuuuuuuuuuu, j’avais un taf ! J’étais donc désormais mystérieux, buriné et cadre sup.

Restait plus qu’à aller voir le gros con de grand ponte américain qui avait pondu sa satanée étude pourrie sur le 23 Janvier pour lui expliquer le fond de ma pensée…

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