mardi 22 mai 2012

16. Vendredi 13 (PART III/III) : 19h-20h45 > Marathon Man veut rentrer dormir dans sa maison.

Période : Janvier 2006
Situation sentimentale : 1 amoureuse et 1 fille à Paris, trèèès amoureux.
Localisation géographique : Cambrousse morbihannaise (56).
Situation professionnelle : Juste le RMI pour vivre, 3ème entretien chez B*nduelle.

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Bon, à cette heure-ci (19h00, donc), j’avais enfin fini mon marathon de tests et appris au passage que j’avais une quadri-potentialité des préférences cérébrales (la classe). Très hônnetement, j’aurais bien fini ma journée sur cette (bonne ?) nouvelle. Sauf que, non, il fallait que je me rende à Rosporden chez B*nduelle pour un ultime entretien avec le Directeur Commercial et Marketing et un autre gars des RH. Je vous cache pas qu’il a fallu que je puise trèèèèèèèèèèès loin dans mon organisme pour trouver l’énergie de ramper en voiture jusque là-bas. Tout avait plutôt bien commencé, puisque je suis arrivé à Rosporden 15 mn plus tard. Jusque là, je me félicitais chaleureusement dans mon for intérieur (« yeah, félicitations bonhomme, t’es un king »). Mais tout d’un coup, la situation a basculé dans le drame sans crier gare. J’étais donc à Rosporden, mais incapable de savoir où exactement et SURTOUT (beaucoup plus emmerdant) sans savoir où était B*nduelle dans toute cette merde (alors que l’usine fait la moitié de la ville et est grosse comme à peu près un énorme troupeau de mammouths obèses). Comme j’avais RDV initialement vers 17h30-18h00, et qu’il était 19h10, je commençais tranquillement à stresser (j’avais que le n° de tél d’une assistante et bien sûr elle s’était barrée en week-end depuis belle lurette cette gourdasse, donc pas moyen de prévenir quiconque là-bas) (« yeah, t’aurais mieux fais de fermer ta gueule bonhomme, t’es vraiment et définitivement une grosse quiche en orientation »).

Après j’ai découvert - avec une joie à peine déguisée - que Rosporden était la ville qui comprenait :
-          le plus de rond-points au monde,
-          les plus gros rond-points au monde (et donc avec le plus de directions différentes par rond-point).

Fort de cet affreux double constat, j’ai tenté toutes les combinaisons de ronds-points possibles sans succès (et en zappant manifestement la seule combinaison qui m’aurait fait arriver chez B*nduelle). J’ai dû passer 28 fois devant le Super U, mais de B*nduelle, point de trace. A deux doigts de me laisser crever dans un ravin, je reçois un coup de fil salvateur du Directeur Commercial et Marketing qui me demande si je suis décédé. Je lui réponds que c’est pour bientôt, mais qu’à l’heure où je lui parle je m’accroche encore tant bien que mal à la vie… Il essaie de m’indiquer le chemin, mais ça nécessite quand même plusieurs rappels de ma part avant de voir se profiler à l’horizon mon troupeau de mammouths préféré. Autant dire qu’avant même d’arriver, je brillais déjà par mon autonomie, mon efficacité et ma capacité de déplacement. Tout cela n’a finalement pris que 20 mn, mais j’ai vraiment eu l’impression de rester kéblo dans une dimension temporelle parallèle pendant trois mois. A une époque mon retard m’aurait embêté pour mon entretien à venir. Mais là, j’étais tellement vanné que je m’en carrais le cul royal. J’étais juste très emmerdé de faire poireauter les deux gentilles personnes qui devaient me recevoir jusqu’à 19h30 un vendredi soir (autant dire qu’il ne restait plus qu’eux dans toute la boîte).

L’entretien s’est vraiment très bien passé (perception personnelle, ça vaut c’que ça vaut). Le Directeur Commercial et Marketing m’a expliqué qu’il ne me prenait pas du tout pour un fou (rapport à ma décision de tout plaquer pour venir vivre en Bretagne), que lui même avait fait le même choix et qu’il comprenait très bien. Ensuite y m’ont dit qu’ils cherchaient un profil senior exactement comme le mien (le zazard fait bien les choses, faites vous plaisir les gars : pick me ! pick me !) et qu’ils étaient prêts à m’aider pour gérer ma période d’essai, puis pour me trouver une jolie p’tite maison pour ma famille et moi. Ben je suis sorti de là en pleine forme du coup. Je restais calme, rien n’était fait. Mais bon, j’avais comme un bon feeling.

Autant dire que si ça foirait, j’aurais vraiment l’air d’un con. On était plus vraiment à ça près.

Bilan des courses, après avoir parcouru les 140 km qui me séparaient de chez moi :
-          J’étais au bord du décès,
-          J’étais très content quand même (1. C’était fini / 2. Ca s’était plutôt bien passé),
-          J’avais un cerveau bizarre, mais pas inintéressant,
-          Le poste était une tuerie, je le voulais,
-          Les gens chez B*nduelle avaient l’air tous pros et sympas : je les aimais déjà [EDIT 2012 : AH ! AH ! Comme j’étais jeune et innocent à l’époque ! Un vrai porcassin qui vient de naître ! A l’heure actuelle je suis BEAUCOUP plus mitigé – doux euphémisme. Nous y reviendrons].

La malédiction éternelle qui semblait peser sur moi n’était en fait qu’un mirage maléfique créé par une puissance malfaisante essayant de me pourrir la vie. Et je l’avais vaincue. Rien de génétique donc. Good news. Go to hell vendredi 13, même pas peur !

Putain j’aurais dû jouer à l’Euromillion, quel couillon !

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