jeudi 17 mai 2012

12. Tout ça pour ça.

Période : Janvier 2006
Situation sentimentale : 1 amoureuse et 1 fille à Paris, trèèèès amoureux.
Localisation géographique : Cambrousse morbihannaise (56).
Situation professionnelle : Pas l’ombre de la queue d’un job à l’horizon et juste le RMI pour vivre.

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L’affreux kébab qui était en construction depuis 5.5 mois avait enfin ouvert. A croire que les lépreux et les aveugles qui étaient responsable de la construction s'étaient enfin accordés pour combiner leurs talents et terminer le chantier. Ca tenait du miracle. J’en avais rêvé des nuits et des jours entiers. Je l’attendais comme le messie. J’étais le premier client, je bavais d’impatience, j’en ai pris deux. Fatal error occured (le retour). [En même temps, vu que je parle d’affreux kébab, c’est quand même un bon gros spoiler finalement à bien y réfléchir, c’est pas comme si j’avais dit le magnifique kébab…].

1er drame : Si ce que j’ai acheté était vraiment un kébab, je veux bien m’appeler Gwendoline (enfin non, en fait, c’est juste une image. Aucun aventurier ne s’appelle Gwendoline). Pasque du kébab fait dans du pain Panini, chauffé dans un gauffrier, avec trois pauv’ bouts de viande, deux mini-feuilles de salades, 1 oignon et deux bouts de tomate misérable, j’appelle pas ça un kébab. Putain, y’a des sujets sur lesquels il faut pas plaisanter les gars ! Et je ne parle pas de leur choix de sauce qui se résumait à … sauce blanche. Punto. Mais « faite maison ». Ben manquerait plus qu’ça soit du surgelé en plus. Donc déjà, à la base, l’histoire était triste. Mon cœur de puriste du kébab saignait, Bud. A bien y réfléchir, les restaurateurs bretons feraient bien de rester dans leur domaine de compétence (=la galette de blé noir) plutôt que de tenter des expérience exotiques...

2ème drame : L'aventure a pris un tournant fort désastreux lorsque j’ai vomi toute la nuit. C’était après avoir mangé mes deux kébabs-paninis… Comme de par hasard. Je sais que j’ai tendance à être parano, mais j'étais tout de même à deux doigts de penser qu’il y avait un lien.

Non seulement leurs kébabs étaient donc moches et pas bons (et potentiellement dangereux pour la flore intestinale), mais en plus leur devanture était assortie (moche), ce qui ne gâchait rien - en même temps, Je me serais tout à fait accomodé d'une devanture pourrie si les kébabs avaient été bons. Quant au prix de 4€/kébab (hors frites), ça n’était pas du tout du vol. Moralité : j’y fouterai plus jamais les pieds. Faudrait voir à pas m’prendre pour un jambon non plus. J'allais donc continuer à manger des salades de pissenlits, des racines d’hortensias et des brochettes de scarabées grillés à la place : ça coûtait pas cher, c’était sain et ça faisait sacrément aventurier ! Et pour les tenanciers du kébab, une malédiction malfaisante sur eux et les dix générations qui suivent (j'avais plus d'argent pour les faire plastiquer).

Sinon la même semaine c’étaient les soldes (et oui, même ici). Quelle semaine bien remplie. Alors comme je pouvais rien acheter rapport au RMI, et que je devais par ailleurs essayer de retrouver forme humaine pour les quelques RDV professionnels que j’avais finalement réussi à obtenir dans le coin (j’y reviendrai dans mes prochains posts), je suis allé chez le coiffeur. Et j’ai payé 12€, ce qui est vraiment pas cher (en même temps, vu le résultat, ça valait pas forcément beaucoup plus. Si je trouvais un job, ça serait pas grâce à mon physique, c’était un fait avéré). Et pourquoi j’ai payé 12€ ? Paske c’était les soldes chez Jean-Louis David ! (C’est curieux, je me rappelais pas que les coiffeurs faisaient des soldes…). De toutes façons, y’avait quand même pas grand’ chose à acheter dans le coin, même si j'avais eu des millions (en cherchant bien j'aurais probablement trouvé quand même, mais la question ne se posait pas). J’ai bien vu deux couples de vieux bretons s’entretuer au Leclerc pour choper une boîte de chocolats de Noël en solde (c’était d’un triste), mais bon…

Pour boucler la boucle, quand je parlais avec Shérahazade (c’est le nom de ma coiffeuse, ça ne s’invente pas), elle m’a dit qu’elle habitait en face du kébab et qu’elle en avait acheté avec son copain et qu’ils avaient été malades toute la nuit.

La théorie du complot était confirmée. CQFD.

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