mercredi 9 mai 2012

07. Le père noël est un gros porcassin.


Période : Décembre 2005
Situation sentimentale : 1 amoureuse et 1 fille à Paris, ça se précise de plus en plus.
Localisation géographique : Cambrousse morbihannaise (56).
Situation professionnelle : Pas l’ombre de la queue d’un job à l’horizon et juste le RMI pour vivre.
                      
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C’est même un bon gros enfoiré ce père noël ! (vi, vi, je sais, c’est mal de dire ça, mais bon, on s’en fout, il existe même pas ce con). Après, voici pêle-mêle les joyeux cadeaux du papa noël à mon attention (légende : jour J = Noël) :

J-15 jours


Après une semaine incroyablement merveilleuse (pas d’autre mot) avec mon amoureuse et ma fille, qui étaient venu me rendre visite en Bretagne, j’avais déjà un peu mal au fondement (passez moi l’expression) de les voir repartir vers Paris. Arrivés à la gare de Rennes, j’essaie de me frayer un chemin jusqu’à leurs places, dans un wagon bondé, pour installer la poussette de mademoiselle et le sac de madame. Me voici donc au milieu du wagon avec moults gens partout des deux côtés (avec notamment une forte densité de petites vieilles rougeaudes qui sentent le poney mort – des vieilles bretonnes, donc) quand soudain, semblant venir de nulle part, on entend une petite sonnerie (toute petite : « tut tut » ça fait) et les portes commencent à se fermer. Alors là, je cours jusqu’à la porte en écrasant 15 vieilles au passage (pas de pitié) et en hurlant et j’arrive devant la porte quand le train démarre. Putain, merci la gare de Rennes ! Normalement, dans toute gare civilisée qui se respecte, on est prévenu une ou deux minutes en avance que le train va partir… (« *ding*dong* attention les gens, le train y va bientôt partir »). Mais là, pas du tout… C’est vraiment la France à deux vitesses !

Me voilà donc parti pour Paris par le train de 11h05. Y’a vraiment que moi pour être aussi gland. Aucun de mes cours d’aventurier ne m’avait préparé à ça ! Sachant que, bien sûr, je n’avais pas de billet donc je risquais une amende (et j’avais pas de pièce d’identité et pas d’argent sur moi – youplala) et, cerise sur le gâteau, ma mère arrivait à Rennes à 11h08 le même jour et je devais la récupérer dans la foulée. Ah ah. Donc je lui téléphone et je lui dis « tu vas rire, je pars pour Paris (…) ». Je vous épargne la totalité de la conversation, elle a pas ri du tout. Plus de peur que de mal au final, puisque j’ai pu choper dans la demi-heure à Laval un des deux trains de la journée qui retournaient sur Rennes, le tout sans rencontrer de contrôleur. Performance ! (Même si le train Laval => Rennes desservait 22 gares avant d’arriver à Rennes : on aurait dit un bus). Bref, ce furent les adieux romantiques les plus bâclés de l’histoire du monde et le récupérage de mother le plus nul aussi. Double record du monde d’un coup. Just la classe.

J-7 jours


Je ne gagne rien au grand tirage au sort Leclerc (pas même l’opel corsa jaune). Et les hauts-parleurs de la ville la plus proche continuent à nous tuer à petit feu avec des chants de Noël typiques (Tino Rossi, la compagnie créole, etc…).

J-1 (veille de Noël)

J’aurais mieux fait de me casser une jambe plutôt que d’aller me traîner jusqu’à ma boîte aux lettres en pantoufles. Deux courriers m’attendaient 1er courrier : les Assedic. Je vous en ai déjà parlé dans mon précédent post. 2ème courrier : mes voisins (les affreux Flanby’s). Assignation en justice pour « haie non conforme de 2 cm ». Merci les gars ! A ce moment, s’il avait vraiment existé et si j’avais rencontré le père noël, je crois bien que je lui aurais défoncé les tibias à la barre à mine (en toute amitié s’entend).

Jour J (Noël - messe de minuit)

Bon, là, pas de drame au final. Mais il y a eu présomption de drame, donc je mentionne quand même l’anecdote dite « de la messe de minuit ». Pour info, mes grand-parents étaient chez moi et ils sont plutôt orientés catholiques pratiquants classiques (voire très classiques). Donc, dès qu’on va à une messe avec eux, on a toujours un peu l’impression de passer un examen et on attend le verdict en frémissant). Bref, là pour le coup, on a pas était déçu du voyage.
- Déjà cette messe de minuit, elle était à 20h (bon, ça encore, ça s’est déjà vu),
- Il y avait un baptême au milieu (c’est tout de suite moins commun),
- La crèche géante était l’un des décors les plus laids et improbables qu’il m’ait été donné de voir (enfant Jésus qui fait trois fois la taille du bœuf, petites fontaines lumineuses affreuses censées représenter notre commune avec aussi le monument au mort (un édifice local), des affreux petits bretons de toutes les tailles et pas faits avec les mêmes matériaux et pour finir, des panneaux de direction plantés partout (pour bien nous faire comprendre que c’était notre village), comme par exemple : « boulangerie », « église », « chez Eliane » (c’est le bar local en face de l’église, et vue la couleur de la tête du prêtre (très rouge), je pense qu’il a sa carte d’abonné là-bas)). Bref, curieuse ambiance. Et je ne parle pas des décorations lumineuses importées directement par vortex des années 80.
- Le prêtre porte des Doc Martens à semelles compensées (on dirait les plate-formes boots de Loana).
- La communion est donnée par une adolescente de 16 ans déguisée en jaune.
- Tout le monde applaudit toutes les dix minutes.
Autant vous dire que nous nous attendions à nous faire pulvériser et/ou envoyer en prison par les grands-parents pour « messe de Noël non conforme ». Contre toute attente, ils ont trouvé ça « super sympa, original (effectivement, je confirme) et très convivial ». Comme quoi, hein ?

J+1 jour

Coup de téléphone de ma mère. La PJ de Strasbourg vient de l’appeler. Ils ont coffré un trafiquant de drogue qui opérait sur Toulouse, et qui a donné son numéro de portable aux flics en disant qu’elle était sa dealeuse. Quand je pense que ma mère n’a jamais tiré sur une clope ou bu un verre d’alcool de sa vie, ça fait bien rire. Sauf que non. M’enfin, la fameuse PJ avait mis ma mère sur écoute depuis un an et y ont bien vu que c’était une erreur. Y lui ont quand même dit que « son numéro circulait probablement comme alibi dans le milieu de la drogue français ». Le bad. Quand je vous disais que la bonne étoile de ma famille était tombée dans un trou…

Qu’il retourne en Sibérie, au Pôle Nord avec les pingouins ou à l’endroit précis où se trouve son terrier (je sais plus où c’est) et qu’il nous laisse tranquille surtout. Parce que pour quelqu’un qui existe pas, c’est quand même un bon gros emmerdeur je trouve ce père noël.

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