> Ah, ah, voilà un post qui fleure bon le burinage et le
mystère !
Tout a commencé quand j’avais 4 ans et que j’étais encore à
la maternelle des aventuriers mystérieux et burinés (autant dire que j’étais
pas bien buriné, ni très mystérieux, c’est venu beaucoup plus tard). A part le
fait que j’avais comme copains sur les bancs de l’école Lara Croft (putain,
j’aurais dû garder son number) et Indiana Jones, mon quotidien n’était pas très
aventureux.
Jusqu’à cette fameuse soirée.
Mes parents étaient sortis (j’avais toujours 4 ans) et
j’étais donc gardé par une baby-sitter. Ce soir là, les dents de la mer
(premier du nom) passaient à la télé. Ma baby-sitter, que je soupçonne
aujourd’hui d’avoir gagné sa vie à l’époque comme baby-sitter le soir et
serial-killer sociopathe la journée, n’a rien trouvé de plus judicieux que de
me faire regarder ce film avec elle. Soyons clairs, il est très sympa ce film,
mais à 4 ans, mes gènes d’aventuriers étaient encore salement embryonnaires et
j’ai flippé ma race comme un gros rat mort (Ahhhhhhhhhh, cette jambe
ensanglantée qui tombe au fond de l’eau au ralenti… Elle hante encore mes
cauchemars à l’heure où je vous parle).
Cette soirée a bien sûr eu des conséquences sur ma vie
d’adulte. J’ai développé au cours des années ce qu’on pourrait appeler un
rapport fascination/répulsion envers ces grosses bêbêtes, pasque qu’elles sont
sacrément fascinantes malgré tout, mais quand même pas mal freaky aussi.
Aujourd’hui par exemple, j’ai très peur de la mer
(heureusement que je suis aventurier et pas pirate) : si l’eau est trop
claire je flippe pasque je me dis que je vais voir arriver mon ami carcharodon carcharias (alias le grand
requin blanc), et si l’eau est très sombre (ambiance : on voit rien à 20 cm), je flippe aussi de me
faire choper par surprise par le même ami. Autant dire que c’est toujours un
grand moment de bonheur quand je vais à la plage avec mes filles (même si je
conçois bien que la probabilité d’un grand requin blanc dans les mers sud-finistériennes
est assez faible). Le problème, c’est que je me suis documenté sur le sujet. Du
coup j’ai découvert que la zone de chalandise du grand requin blanc allait
THEORIQUEMENT jusqu’à la Bretagne (merci J.Y. Cousteau). Quand on sait qu’un
requin peut attaquer un être humain (ou une être humaine) à quelques mètres
seulement du bord de la plage, vous comprendrez à quel point cette phobie est
handicapante pour un aventurier buriné de ma trempe. Surtout que j’ai découvert
également qu’il y avait plein d’autres copains requins qui pouvaient être au
moins aussi féroces, voire plus rapides ou plus vicelards que le grand blanc.
Impeccable.
L’avantage de la documentation (en un sens), c’est que je
suis capable d’identifier la plupart des requins connus. Je ne mourrai donc pas
de peur si je croise un requin baleine ou un requin pèlerin de 18m, puisque je
sais qu’ils ne mangent que du krill (ces pitites crevettes roses microscopiques
ridicules) et que jusqu’à nouvel ordre, il faudrait qu’ils soient sacrément
aveugles pour me confondre avec une mini crevette rose – je suis bien plus
gros, bien plus buriné et beaucoup moins moustachu qu’une crevette (ceci étant,
vue ma chance légendaire, ne préjugeons de rien…). Bon, par contre, si je
croise un requin taureau, un requin tigre ou un mako, je ferai moins mon malin
(surtout si je les croise en même temps, ce qui s’rait vraiment pas d’bol vous
en conviendrez).
Ce traumatisme d’enfance, doublé manifestement d’un léger
côté maso, fait par ailleurs que je suis aujourd’hui un grand fan de films de
requins (= de films pourris
de requins (pléonasmes ?), car soyons clairs, il n’existe que des nanars
sur le sujet, tous plus ou moins (mal) repompés sur les dents de la mer – cette
franchise s’étant d’ailleurs elle-même auto-sabordée au fil des numéros, le n°4
étant un des films les plus pathétiquement drôles que j’ai jamais vus). Du
coup, on s’est fait avec Alex quelques séances « films de requins »
la semaine dernière. Pour vous éviter une perte de temps inutile (au prix du
temps, en plus), vous trouverez ci-après pitch, impressions et moments cultes
de chacune de ces bouses.
1/ On a mis la barre
très haut pour le premier : Les Dents de la Plage.
[Sand sharks en VO].
Rien que le titre (français) est drôle !
PITCH : Jimmy Green, de
retour dans la région balnéaire où il a passé sa jeunesse, n’y est pas le
bienvenu. Ce bouffon prétentieux y a laissé trop de mauvais souvenirs. Seul le
maire (qui est accessoirement son père), au début un peu échaudé par le
personnage mais finalement séduit par ses mirobolantes promesses, lui accorde
une relative confiance. Le but de ce magouilleur volubile est d’organiser sur
la plage une mega beach
party, une fiesta colossale, apte à faire pâlir de jalousie les
organisateurs du spring break de Cancun. Et rien ne pourra l’empêcher de
réaliser son projet. Pas même l’arrivée d’une bande de requins préhistoriques
aussi à l’aise dans les eaux que... sous le sable ! Un tremblement de terre au fond de
l'océan a en effet créé un gouffre et libéré plein de (pas) gentils prédateurs
préhistoriques.
IMPRESSION GENERALE : Le scénario reprend grosso modo
celui des Dents de la Mer, allant jusqu’à récupérer certaines de ses séquences
clés et de ses personnages pour en faire des composantes parodiques. On
retrouve donc le personnage du shérif, du vieux loup de mer, du professeur en
biologie marine, du maire vénal et, pour ce qui est de l’environnement, une
station balnéaire ne pouvant voir sa saison estivale mise en danger par des
éléments extérieurs. Cependant, comme cela ne leur suffisait pas de transformer
le prof interprété par Richard Dreyfuss en une bimbo « biologiste
marine » en poum-poum short (Brooke Hugan, la fille de Hulk (pas le gros
vert, le méchant catcheur), crédible comme un pot de miel) et le chef Brody en flanby
en uniforme, et craignant probablement de manquer d’originalité en utilisant un
grand blanc traditionnel, cette petite bande de plaisantins de producteurs ont
misé sur un squale préhistorique ayant une faculté extraordinaire: celle de
pouvoir se mouvoir… dans le sable, donc (mais quelle riche idée que voilà).
C’est la mâchoire tombante de
stupéfaction (souvent accompagnée d’un incontrôlable fou-rire) que le
spectateur découvre cet incroyable animal. Tout d’abord partiellement, via un
aileron traçant un sillon dans le sable puis, rapidement, par un plan furtif où
un horrible tas de pixels doté d’une mâchoire démesurée jaillit du sol comme le
ferait de l’eau un dauphin de Marineland et enfin, totalement, nous
laissant découvrir la véritable apparence de ces monstruosités (dans les deux
sens du terme) numériques. S’en suit alors une succession d’agressions
sanglantes, toutes absolument foireuses car modélisées et texturées à la
truelle. Un aspect cheap amplifié
par l’environnement, composé par une succession de plans shootés sur diverses
plages (sans aucun raccord, bien entendu) et une «mega party
beach» se traduisant par trois tentes, un main
stage de 10 m² avec une DJ-ette toute
pourrite et une poignée de figurants en shorts et bikinis en guise de
gigantesque foule (y sont 25 tout au plus).
Bon évidemment, on imagine que
tous les gens ayant participé à la conception de cette infamie sont conscients
de l’ineptie de l’œuvre, la démarche choisie étant clairement celle de la
comédie potache. Gags débiles, répliques stupides, grimaces et effets
comico-gore sont donc au programme de ce film qui se revendique comme une
grosse blague fun et ensoleillée (mais alors une grosse blague vraiment nulle).
Le problème c’est que c’est tellement nul que la plupart du temps, on s’emmerde
comme des rats morts au lieu de rire de ladite nullité, notamment lors des
longues séquences de dialogues entre les principaux protagonistes, qui
n’intéressent personne (ni les longues séances de dialogues, ni les
personnages).
L’organisateur de la
pseudo-fiesta du siècle, en fait des tonnes dans ce rôle d’un ambitieux
promoteur de spectacles complètement hystérique. Il est d’ailleurs l’élément
central de la séquence la plus réjouissante (et la plus gore!) du film, quand
il essaie de rafistoler sa copine coupée en deux - au niveau de la taille - en
se débattant avec ses intestins. A coté de cela, l’amateur de nanar pourra
s’amuser également de la nullité des explosions numériques, de cette poignée de
figurants tournant en rond sur la plage pour simuler une panique, d’une
séquence d’autopsie parodiant (involontairement) les Experts et d’une ville
immense coupée d’alimentation en courant parce qu’un requin a bouffé un câble
de 10cm² de section sur la plage.
Absolument
nul, Sand Sharks ne vaut le coup d’œil que pour son idée de base, bien
délirante. Les amateurs de nanars pourront éventuellement s’amuser de quelques
gags potaches réussis, bien trop rares pour faire de cette bouse autre chose
qu’une curiosité foireuse. Ah, si, j’oubliais, un dernier poncif du genre,
lorsque la pouffe-biologiste marine en poum-poum short va voir le shérif pour
lui dire : « Shérif, c’est affreux, la dent que nous avons retrouvée
sur la plage (et qui faisait déjà tout de même 20 cm de long), c’est une
dent de bébé » (3615 : il y a plein d’autres bébés et surtout il y a
une grosse maman dans le coin et elle est probablement pas très bien contente).
Voilà.
2/ Deuxième
tentative : L’attaque du requin à deux têtes.
[2-headed shark attack en VO]
PITCH : Un professeur et ses étudiants font une expédition
en haute mer. Le bateau heurte soudainement le cadavre d’une créature marine
chelou, ça fait plein de sang partout dans les hélices du bateau et ce sang
attire, je vous l’donne en mille, LE requin à deux têtes (qui traînait comme de
bien entendu dans le coin en attendant que des gros cons pointent le bout de
leurs nez). L’embarcation prenant l’eau, le professeur Babish et ses élèves
décident de se rendre sur une île abandonnée qui se trouve justement à deux
mètres de l’endroit où leur bateau coule pour chercher de quoi le réparer. Or, croyez
le ou pas, de violentes secousses sismiques menacent l’île d’être engloutie à
tout moment par l’océan (comme de par hasard, elle était construite sur du
corail qui se désagrège au cours du film) et le requin à deux têtes ne pense de
son côté qu’à s’attaquer aux joyeux naufragés (qui sont de moins en moins
joyeux plus le film avance, et de moins en moins tout court d’ailleurs).
IMPRESSIONS : Le studio qui produit le film a la
mauvaise réputation (avérée) de produire des œuvres de qualité médiocre,
sous-produits de films à succès : l’objectif est clairement de faire le
maximum de fric en jouant sur la naïveté des gens (comme moi). C’est pour cette
raison qu’il utilise quelques noms célèbres, beaucoup de jolies filles en
bikinis et un monstre jamais vu auparavant, histoire de tenter de nous faire
oublier la pauvreté du scénario (raté).
La visite sur l’île est longue et ennuyeuse. Heureusement,
il y a quelques scènes de morts assez drôles, et copieusement gâchées qui plus
est par des effets spéciaux de basse qualité (c’est encore plus drôle). Rendu à
la moitié du film, on a vraiment hâte d’être déjà au générique de fin (jamais
très bon signe, ça). Par chance, arrivé au cap des 30 dernières minutes du
film, la tension et le rythme augmentent (toutes proportions gardées). Yahouuuuuuuuuuuu !
Je rassure tout de suite les adeptes de la « majestueuse »
Carmen Electra, tête d’affiche du film, elle est bien présente (15 minutes
environ, mais ça suffit pour se faire une idée sur ses qualités de comédienne
et les raisons qui l’ont faites se retrouver là). Elle joue la femme du
professeur Babish. Dans le film elle est supposée être docteur (alors que sa
prestation fait plutôt penser – sans grande surprise - à un rôle de grosse pute).
On sent bien qu’elle a pas fait l’actor studio depuis qu’elle a arrêté BAYWATCH.
La scène où elle se fait bronzer en bikini jaune sur le bateau est juste une
des scènes les plus drôles du film (pas désagréable ceci dit) puisque pendant
que tout le monde se fait plus ou moins bouffer par le requin à deux-têtes,
elle se oint le corps lascivement d’huile solaire, fait bouger ses cheveux dans
le vent de droite à gauche au ralenti, fait des mimiques de grosse salope avec
sa langue et sa bouche, et s’auto-pelote les seins (refaits) pendant 15 minutes
(étant entendu que son mari est sur l’île pour essayer de sauver ses étudiants
- il faut bien qu’elle s’occupe la pauvre). Par contre, quand son mec rentre
blessé de l’île, elle trouve pas de pansement, et elle dit « je sais
vraiment pas quoi faire, désolé mon amour ». Bref, merci d’être
passée !
Brooke Hogan (la fille du célèbre lutteur Hulk Hogan, donc)
mérite amplement le titre de personnage principal. Ironie du sort, c’était déjà
elle l’héroïne principale de notre précédent film sur les requins (les dents de
la plage). Autant dire qu’elle doit avoir un joli CV à base que de films de
requins. Ce qui est dommage (pour elle et pour nous) c’est qu’elle a la palette
d’émotions de Chuck Norris et le charisme d’une moule croisée avec Steven
Seagal. Par contre, elle a toujours son poum-poum short (ce qui est plus
« crédible » dans ce film que dans le précédent). La suivre dans sa
survie contre le requin à deux têtes est une pénible épreuve pour le spectateur
(réellement) (à part son poum-poum short). Par contre, je dois dire qu’on
éprouve une certaine satisfaction chaque fois qu’elle frappe un de ses
congénères, ce qui arrive assez fréquemment, particulièrement un personnage de
petite conne hystérique insupportable (gniark gniark).
Au final, 2-Headed Shark Attack n’est définitivement pas
très bon (des fois que ça soit pas clair encore). Je partage quand même avec
vous la réplique culte du film (dite par je ne sais plus laquelle des
connasses en bikini) « Un requin à
deux têtes ? Mais c’est horrible, ça fait au moins deux fois plus de
dents ! ». Voilà.
3/ Troisième
essai : Killer shark, votre prochain cauchemar...
[Swamp shark en VO]. Le
film de trop.
PITCH : En Louisiane, durant les festivités du Gator
Fest, un requin vient semer
la terreur. Pas question d'annuler la fête pendant cette manifestation, qui a
un gros impact sur l'économie de la région. Cette fois-ci, le requin de service
sévit dans les eaux douces d'une petite communauté. Un shérif, une femme et un
autre type qui ne sert strictement à rien, vont devoir affronter THE créature
sur fond de malversations et de trafic d’animaux exotiques.
IMPRESSIONS : Ce n'est pas nouveau, le genre requin et
crocodile est de retour depuis quelques années. Faut-il s'en réjouir ? Réponse:
non !
En dehors de cela, pas grand chose à signaler si ce n'est
que le requin dévore les crocodiles du coin et a un appétit démesuré. A noter
aussi qu'il peut effectuer quelques sauts impressionnants pour attraper ses
victimes. L'histoire est particulièrement chiante. Même chose pour les acteurs.
En vérité, le plus gros problème vient du requin lui-même
(emmerdant, ça pour un film de requins). Premièrement, le monstre tarde à
montrer le bout de son museau. Il faut donc prendre son mal en patience pour
voir une première attaque. Ensuite, les effets spéciaux et visuels sont
vraiment d’une tristesse abyssale. Le requin est évidemment réalisé en images
de synthèse datant de la Préhistoire. Toutefois, la fin, franchement grotesque,
vaut à elle seule le visionnage de ce chef-d’œuvre (pour les gens qui n’ont
vraiment rien à faire pendant 90 minutes). Le film le plus chiant à ce jour.
Pas de gore, pas de cul, même pas d’humour huitième degré. Tout pourri.
4/ 4ème et
dernier visionnage à date : Shark 3D.
Le titre est sobre, ça peut le faire… (en fait non, pas du
tout).
PITCH : Au soleil de l’été, Sara et ses amis sont bien
décidés à passer un week-end de pur fun sur une petite île privée d’un immense
lac salé de Louisiane. Pourtant, lorsque Malik, le jeune footballeur vedette,
sort d’une séance de ski nautique inconscient avec un bras en moins, l’ambiance
n’est plus à la fête (forcément, ça casse un peu l’ambiance, surtout que sa
meuf qu’il voulait demander en mariage s’est faite bouffée pendant ladite
séance de ski nautique).
Convaincue qu’il s’agit d’un accident (y sont vraiment pas
futés), la petite bande embarque sur un speedboat afin de conduire le blessé à
l’hôpital de toute urgence, mais les jeunes gens vont vite s’apercevoir que le
lac est infesté de requins ultra agressifs. Pour Sara et les siens, face à des
prédateurs prêts à tout pour qu’aucune proie ne leur échappe, c’est le début du
cauchemar. Assiégés, piégés, dévorés, terrifiés, très peu reverront la terre
ferme… (Aucun en fait, puisque la scène finale laisse peu d’espoir à ceux que
nous pensions être les deux seuls survivants).
IMPRESSION : Sans doute le moins nul des 4 films, même
si le pitch à l’air nunuche. En fait, en filigrane, il y a une bande de gros
rednecks dégueulasses qui font des snuff movies à base de requins (qu’ils
élèvent, munissent de caméras et lâchent quand bon leur semble sur qui ils
veulent). Bon, ça n’en fait pas un bon film non plus, hein, faut pas déconner,
mais y’a un genre d’embryon d’idée novatrice… (vite fait).
Voilà, maintenant les requins me font rire. Super idée que
ce marathon sharks movies ! Je
cours de ce pas finaliser ma thérapie en regardant Mega-Shark vs Giant Octopuss
et sa suite : Mega-Shark vs Crocosaurus (de grands moments de cinéma en
perspective !).
Vivement que la saison 3 de Game of Thrones reprenne !
Stay tuned les poulets et portez vous bien, T.