mardi 4 septembre 2012

30. Suite et fin de mes grandes vacances mystérieuses et burinées.

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Bon, pour commencer, juste une anecdote pourrie que j’ai oubliée de mentionner lors de mon dernier post sur nos vacances dans le sud : on est allé au bal du 14 Juillet local avec les poupettes. On a commencé par rater le feu d’artifice (impeccable, la DASS devrait se manifester sous peu) et on s’est donc rabattu sur la place du village avec son orchestre tout à fait local, et sa chanteuse de variétoche très locale elle aussi (qui avait quand même pour elle le mérite de n’être ni une ancienne miss France, ni une ancienne star-académicienne).

Nous avons bien sûr eu le droit à tout le répertoire de la compagnie créole (idéal, ça, pour chauffer l’ambiance), le traditionnel madison (histoire de se la jouer « on danse tous ensemble et on est tous copains » – alors que non, certainement pas) et même (Ô joie) on a eu droit à Michel Telo. Si vous n’êtes pas parents d’une fille entre 6 et 15 ans ou vous-même une fille entre 6 et 15 ans, vous pouvez pas comprendre (et vous ne perdez pas grand’ chose). Toujours est-il que c’est comme de bien entendu LA chanson préférée de Sasha (et quand on traduit les paroles, on a pas envie du tout de se suicider), qu’elle connaît toutes les paroles en portugais par cœur et qu’elle se démène comme une diablesse de 16 ans dès qu’elle entend les premières notes…

Donc elle se rue sur la piste de danse, et moi aussi pasque j’étais d’humeur festive. Et là, paie ta douche froide, elle me demande (textuellement) : « papa, est-ce que tu pourrais aller danser un peu plus loin s’il te plaît ? ». C’était pas dit méchamment, et je sais que je suis pas le john travolta du samedi soir, m’enfin quand même, c’est vexant. J’ai passé les trois nuits suivantes à sangloter dans mon lit en me disant que ma petite fille était plus si petite et qu’elle commençait (déjà) à avoir honte de moi. Bref. Je la pousserai dans la piscine demain quand elle s’y attendra le moins et comme ça on sera quitte (si ça c’est pas un bon principe d’éducation !?).

En cadeau BONUX, j’aurais voulu vous envoyer une photo du maillot de bains dont je narre l’immondice dans mon post précédent [ Chacun se serait  fait sa propre opinion ], mais ma femme a malheureusement cassé notre appareil photo… (Comme de par hasard)
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Les vacances se sont donc poursuivies dans la maison de vacances de ma mère dans le Morbihan, là où j’avais passé mes six mois de chômage au tout début de ce blog (souvenirs, souvenirs). Soleil et températures clémentes au RDV : rien à dire !

Par contre, j’avais comme plan A d’emmener les poupettes tous les jours au Lac au Duc (puisque tel est son nom), un des plus grand lac artificiel de Bretagne qui a été aménagé en genre de mini-plage avec des jeux, des terrains de beach volley, une base nautique, une plage (donc), des marchands de glace, etc… Le tout à 6 km de chez nous (ça fleurait le bon plan à plein nez). Sauf que non (satané coup fourré du destin une fois encore). L’année dernière déjà, le lac avait été fermé pour une histoire pas claire du tout de bactéries semi-mortelles et/ou de manque d’oxygénation du lac, l’un ou l’autre (ou les deux) ayant conduit à la mort de 500 canards, 850 carpes et 1 enfant. On peut dire sans mentir que ça donnait pas trop trop envie de courir dedans joyeusement en criant yi-peeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee ! Mais bon, je me suis dit qu’elles (les autorités compétentes, disons) avaient eu 1 an pour buter la bactérie mortelle et mettre des bulles d’oxygène dans ce putain de lac, donc que tout serait rentré dans l’ordre pour cet été. Que nenni. C’était sans compter sur la légendaire non pro-activité des gens du coin (ou sur la résistance des souches de bactéries semi-mortelles, qui sait ?), toujours est-il que le premier jour de mon arrivée, le journal local titrait : « Lac au Duc = baignade autorisée ! » J’étais donc très content. Mais comme c’était le premier jour, on n’est pas allé au lac. Erreur fatale. A la place on a découvert dans le jardin de notre maison un squelette de hérisson mort (hyper flippant), et on s’est fait attaquer par des bébés hirondelles et une chauve-souris dans la maison [NB : qui a dit qu’il fallait partir en plein centre de la forêt costaricaine pour vivre des sensations fortes et un vrai retour à la nature ? – le Morbihan est parfait pour cela].

Le lendemain matin, nouveau gros titre du journal local : « Lac au Duc = Baignade interdite ? », avec le sous-titre suivant : « Possible retour de la bactérie… ». Bon, ben dans ce cas là, force est de constater que ça picote un peu les fesses pasque notre plan A d’occupation des poupettes tombe à l’eau (on va quand même pas les jeter dans des bactéries semi-mortelles, ça forge probablement la jeunesse, mais ça peut les empêcher aussi d’atteindre la vieillesse, alors dans le doute et pasque je suis un père mystérieux et buriné, mais responsable quand même, je suis resté dans une phase d’observation). Ceci étant, le point d’interrogation nous laissait un léger espoir… (Même si pour être honnête, à ce stade, je sentais au fond de moi que c’était méchamment décédé cette histoire de lac, on sait ça, nous, les aventuriers mystérieux et burinés, c’est comme le sixième sens de spider-man…). Ca n’a d’ailleurs pas raté. Gros titre du lendemain (y se sont pas fait chier) : « Lac au Duc = Baignade interdite ! », sous-titre : « Retour de la bactérie ». Cette histoire sent quand même le bon gros complot politico-communiste à plein nez, dans la mesure où on voit pas bien comment un jour la bactérie peut être complètement là et le jour d’après peut-être pas là : c’est quand même pas une flaque le truc, c’est un immense lac, donc c’est vraiment du foutage de gueule et ça a baisé mon plan A pour occuper les poupettes. C’est moche !

Heureusement, j’avais un plan B = ma mère, qui est capable (Dieu lui rende grâce) de jouer 15 heures d’affilée aux petits poneys ou aux bisounours avec mes filles sans se suicider, voire de leur proposer une quinzaine d’ateliers par jour pour les occuper - pendant que je lis mes romans de l’été dans un transat. Très bon plan B. Sauf que ça fait des vacances moyennes pour ma mère (mes filles sont très en demande et comme elle dit oui à tout, je les soupçonne d’en profiter…) et puis j’ai encore reçu une lettre recommandée de la DASS (avec accusé de réception) qui m’expliquait que j’avais le droit de m’impliquer un peu.

Je suis donc parti en quête d’un nouveau plan B. Malheureusement, ma quête a très mal commencé rapport au fait que j’ai marché sur une abeille (ça peut sembler un peu décousu dit comme ça, mais en l’occurrence je marchais dans l’herbe et je réfléchissais à quoi faire quand j’ai marché sur cet insecte de l’enfer). Je ne crois pas être spécialement douillet, et je peux donc vous dire de manière tout à fait objective que ça fait mal sa mère la pute (surtout quand on marche dessus de tout son poids, même si je ne fais pas 200 kg). Du coup, j’ai enlevé l’abeille de mon pied (j’allais pas la garder en souvenir non plus), ensuite j’ai enlevé son dard (idem) ensuite j’ai regardé mon pied et j’ai pleuré (pas tant pasque j’avais mal que pasque mon pied était complètement défiguré - peut-on seulement dire ça d’un pied ?). Y ressemblait à un gros pied paupiette tout rouge et tout brillant. Pour vous dire, je chausse du 46, et ben à ce moment là, mon pied gauche chaussait du 52. 

Evidemment, les plus optimistes (dont je ne fais définitivement pas partie) me diront que marcher dans une abeille du pied gauche porte bonheur… J’avoue qu’à ce moment là, la notion de bonheur était assez lointaine… Bref, je me suis copieusement enduit le pied d’Apaisyl Gel pendant deux heures : ça a servi juste à rien. Note pour plus tard : il faut se mettre de l’alcool ou du vinaigre dessus et pas de l’Apaisyl Gel qui apaise rien du tout et fait les pieds gras et brillants (et coûte cher qui plus est, surtout compte tenu du fait que ça sert à rien). Bilan des courses : je douillais ma mère (qui était toujours mon plan A puisque j’avais pas beaucoup avancé dans la trouvaille d’un plan B) et je ne rentrais même plus mon pied gauche dans ma tong gauche. La cata.

Ceci étant dit, cette mésaventure m’a probablement évité une douleur bien plus grande (on ne saura jamais), puisque pas plus tard que l’après-midi même de ce jour maudit, je suis allé faire les courses chez Leclerc (vous saurez tout) et je me suis roulé sur le pied avec mon caddie – quelle gourdasse ! (Évidemment en fin de courses, donc évidemment avec un caddie plein ET lourd). Et ben comme je me suis roulé sur le pied gauche, et ben j’ai rien senti (merci Apaisyl Gel !). Il est toutefois bon de noter qu’après cette mésaventure je chaussais du 56 du côté gauche et que j’ai dû me faire faire une tong gauche sur mesure.

La bonne nouvelle (et on reconnaîtra là tous mon côté positif), c’est que cette seconde mésaventure m’avait mis sans que je m’en rende bien compte sur le chemin de mon plan B… Il avait effectivement fallu que je m’arrête à l’espace culturel Leclerc pour que mon pied reprenne ses esprits, et je me suis dit que c’était potentiellement une occupation pour mes poupettes : on y va, je leur lis des livres, tout le monde est content et ça coûte pas un rond. Dire que ce plan B s’est déroulé sans accroc serait mentir. D’abord pasque je me suis assis comme un gros porc handicapé dans un fauteuil et que j’ai dit à mes filles d’aller chercher les livres qu’elles voulaient que je leur lise (sans contrôler où elles les prenaient). J’ai donc eu droit, pêle-mêle à : « Adieu Papa », « On ne se reverra jamais plus » (une histoire horrible sur la mort des grands-parents), « Mais où est Papa ? », pour finir par « Pourquoi Maman n’est plus là ? ». Donc, là, j’ai quand même dû réagir et me lever pour voir pourquoi elles avaient choisi de me rapporter que des livres infâmes et tristes sur la perte d’être chers. J’ai découvert alors que les livres enfants de l’espace culturel étaient classés par thème et que le thème qui était à portée de leurs petites mains innocentes était « gérer le deuil ». Impeccable. Un vrai bon choix merchandising, ça ! 

Je leur ai donc dit d’aller chercher à un autre endroit un peu plus drôle, par exemple « contes et légendes » ou « classiques du père castor ». Bah ça n’a pas vraiment changé la donne. On a commencé par Sasha, qui m’a proposé Peau d’âne (une histoire sordide d’inceste, d’âne qui chie de l’or et de marraine la bonne fée totalement incompétente), après Margot m’a rapporté La petite fille aux allumettes (le conte le plus triste du monde que je ne peux pas lire sans pleurer comme une vieille vache tellement c’est glauque) et Sasha a fini par me rapporter La chèvre de Monsieur Seguin. Comme j’avais oublié mes classiques, et ben je me suis dit « cool, enfin un truc pas glauque ! ». Ah ah, quel jeune porcassin je fais, en fait c’est juste horrible et la fin est atroce (j’avais complètement oublié). Donc j’ai mis fin à la séance de lecture en allant choisir moi-même des livres sur les barbapapas (c’est con un barbapapa, mais au moins il se passe jamais rien de dramatique) et j’ai décidé d’abandonner ce plan B, sans oublier d’acheter plein de livres à mes filles, ce qui a rendu assez caduque la partie « ça coûte pas un rond » de ce plan. Bref, un franc succès sur toute la ligne.

J’ai finalement trouvé un plan B tout à fait viable consistant en un genre de mini parc d’attractions avec que des jeux gonflables tout près de chez nous. C’était très bien. Sauf le prix des glaces, tout à fait prohibitif. Et sauf le fait que le premier jour, mes deux filles ont décidé de sauter dans un massif d’orties (pourtant bien) caché derrière un des jeux gonflables et qu’il a fallu les couvrir de vinaigre (impeccable pour passer inaperçu) et leur acheter des glaces à prix prohibitif pour qu’elles arrêtent de chouiner (que de la gueule si vous voulez mon avis : elles ont arrêté de chouiner sitôt les glaces à prix prohibitifs entre les mains). Sinon, très bon plan !

Pour finir, comment ne pas vous parler de mes chers voisins (rien à voir avec l’émission post-20h de chez TF1), ceux-là même qui m’ont fait vivre un enfer lorsque je suis venu vivre 6 mois de ma vie dans ma baraque en 2005-2006 (voir premiers posts de ce blog). Robert est toujours aussi fou, mais comme il semble toujours nous aimer bien et détester nos ennemis les Flanby’s, il lui sera beaucoup pardonné. Il trouve que la fille des Flanby’s ressemble (je cite) « à une vieille pute, comme sa mère » (force est de constater que c’est pas faux) et qu’elle « fait des boums tout le temps et fait plein de bruit exprès pour nous empêcher de dormir » (là, je pense qu’il y a un brin de paranoïa, mais on ne changera pas notre Robert !). Bref, il m’a confié avoir acheté des enceintes de oufs à 15 000 watts (je sais plus combien exactement, mais beaucoup) pour les mettre à fond avec du death metal certains soirs à 3h du matin pour se venger. L’important c’est qu’il ait su garder ce petit côté farceur propre à l’enfance… Par ailleurs, toujours aucune trace de sa femme, qui doit probablement croupir au fond d’un puit à l’heure où je vous parle. Pour être honnête, j’ai pas fait de recherches très approfondies sur le sujet et je m’en fous bien comme de mon premier calbute.

Autre nouveauté, Madame Lapin a totalement changé de look : bon, elle a gardé ses dents péraves et son air de veau (on n’est pas dans extreme make over non plus), mais elle a changé ses cheveux bouclés rouges moches contre des cheveux moins bouclés chatains moins moches, elle a remplacé sa blouse de paysanne par un blouson en simili-cuir et ses pseudo-sabots par des chaussures avec des petits talons. Pour ma mère et ma sœur, ça ne fait aucun pli, elle a un amant. Pour moi, j’ai comme un doute, et je souhaite bon courage au mari et à l’amant le cas échéant pasque ça donne quand même pas des masses envie tout ça.

Voilà, en gros pour la fin de mes vacances. On est rentré à Quimper le 13 Août, il a fallu occuper les poupettes tous les jours sous une pluie battante et sans argent (yahouuuu). Je veux bien une médaille, pasque père au foyer, ça a certes ses avantages, mais c’est pas une sinécure tous les jours non plus. Et du coup, les grandes vacances (des enfants), et ben c’est pas du tout des vacances pour les pères au foyer… Ceci étant les poupettes en ont profité un max et c'est bien tout ce qui compte !





Equation basique : rentrée des classes des poupettes = début de mes vacances. Le champagne est au frigo. Y’a plus qu’à. Vive les vacances !!! (et pourvu que la rentrée se passe mieux que l’année dernière. J’y reviens dans mon prochain post). Désolé d’avoir été un peu long à reposter mais c’est pas comme si la vie était un long fleuve tranquille ces derniers temps, alors il a bien fallu mettre son énergie sur les trucs ultra-prioritaires… Mais je reviens pour de bon. Stay tuned les poulets et à très vite ! T.

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